b) Construction du pont :
Probablement bâti dans la première moitié du Ie siècle, il assurait la continuité de l'aqueduc romain qui conduisait l’eau d’Uzès à Nîmes. Durant le Moyen-âge, les piles du second étage furent entaillées et l'ouvrage fut utilisé comme pont routier. Le pont a été entièrement construit à sec, c'est-à-dire sans l'aide de mortier (mélange de chaux éteinte, de ciment, de sable et d'eau qui sert de liant dans les constructions) Seule la partie la plus élevée, à la hauteur du canal, est faite de moellons (petite pierre de construction) liés au mortier. Sur place, les blocs étaient montés grâce à une cage à écureuil dans laquelle les ouvriers prenaient place, apportant la puissance nécessaire au treuil (appareil composé d'un cylindre sur lequel s'enroule un câble ou une corde et qui sert à soulever des poids). Un échafaudage complexe fut construit pour soutenir le pont pendant la construction, dont les faces portent toujours les marques : on distingue un peu partout les appuis d'échafaudages et, sur les piles, les arêtes saillantes qui soutenaient les assemblages de bois semi-circulaires destinés au maintien des voûtes. On suppose que la construction a duré une quinzaine d'années, avec 800 à 1 000 ouvriers sur le chantier. On a évalué à 50 400 tonnes l'ensemble des blocs de pierres utilisés.
Chacune des grandes voûtes est constituée de voûtes indépendantes accolées (quatre à l'étage inférieur, trois au second étage), ce qui donne à l'ensemble la capacité de résister aux légers mouvements et tassements inévitables avec le temps.
L'aqueduc situé au troisième niveau a un plancher constitué de mortier et de cailloux et
des parois en moellons. Sa taille permettait à un homme d'en assurer aisément l'entretien.
L'étanchéité est assurée par un mortier de tuileau (fragment de tuile cassée)
de couleur rougeâtre.